Le Qatar a annoncé le week-end dernier la réduction du nombre de stades qui accueilleront la coupe du monde 2022 : ce sont finalement 8 stades qui seront utilisés au lieu des 12 initialement prévus.
Le Qatar avait déclaré lors de sa candidature que 12 stades seraient utilisés pour organiser la coupe du monde 2022. Finalement, Ghanim Al Kuwari (directeur des projets du comité organisateur), a annoncé dimanche à Doha que seuls 8 stades seraient mis à profit (selon Bloomberg). Cette annonce reste conforme au règlement de la FIFA qui exige un minimum de 8 stades (pour un maximum de 12) afin d’accueillir la coupe du monde.
M. Al Kuwari n’a pas fourni les raisons précises qui ont motivé cette décision, mais il est très probable que l’objectif de réduction des coûts n’y soit pas étranger. C’est notamment la thèse de John Sfakianakis, de la société d’investissement Saoudienne MASIC :
Ils ont pris cette décision pour réduire les dépenses après avoir procédé à une évaluation des besoins réels sur le terrain.
Cette réduction d’un tiers du nombre de stades aurait donc des motivations économiques, malgré les nombreuses ressources du petit Etat dû à sa réserve conséquente de gaz naturel du monde (la troisième). Il faut dire que le budget pour la compétition est estimé à près de 200 milliards de dollars, avec la construction de nouvelles infrastructures [1] pour assurer le bon accueil de la compétition :
- environ 34 milliards de dollars pour un système ferroviaire et le métro ;
- environ 7 milliards de dollars pour un port ;
- environ 17 milliards de dollars pour un aéroport ;
- environ 4 milliards pour les stades.
En plus des stades, le Qatar prévoit de construire 92 sites de formation. Surtout, le pays se prépare à l’éventualité d’accueillir la compétition au mois de juin, ce qui nécessite d’équiper les stades et leurs alentours de climatisation afin de refroidir l’ensemble des sites pour ne pas souffrir de la forte chaleur. Ce point n’est pas non plus anodin dans le budget à allouer à l’organisation de la compétition. D’où le souhait régulièrement exprimé des dirigeants de la FIFA de voir se dérouler la compétition en novembre-décembre. Cette décision sera prise par le comité exécutif de la fédération après la coupe du monde 2014.
Cette décision peut également avoir été motivée par l’objectif de respecter les délais. En effet, l’Etat du Moyen-Orient doit faire face à de plus en plus de retards dans la construction de ses nouvelles infrastructures : la construction du métro a débutée plus tard que prévu, et l’ouverture du nouvel aéroport est estimée avec un retard de près de 6 ans. De quoi remettre sérieusement en doute l’objectif du directeur exécutif du comité d’organisation qui souhaitait que le Qatar soit prêt pour 2020.
[1] A noter qu’une vingtaine d’appel d’offres sont prévus dans les deux prochaines années pour assurer la construction de ces infrastructures. De quoi expliquer le récent renforcement des relations entre le Qatar et l’Angleterre ?