A quelques jours du début du mondial 2014, c’est la foire d’empoigne, tout le monde veut donner son favori et cherche à se projeter dans l’avenir. Pour les parieurs, c’est le Brésil qui a la plus grosse cote (3.60) devant l’Argentine (5) et l’Allemagne (5.40). Pour les statisticiens d’Opta c’est encore la Seleção qui est en tête, avec une probabilité de gagner la coupe du monde égale à 23.5% contre 16.3% pour l’Allemagne et 13.8% pour l’Espagne.
Nous-mêmes avions élaboré un indicateur de performances footballistiques pour estimer le podium final, en juillet prochain. Avec l’Allemagne comme grande gagnante, suivie de l’Espagne et de la néophyte Belgique, nous avions surpris tout le monde avec ce classement, malgré une parfaite rigueur scientifique à travers l’ajout de 7 paramètres économiques, sociaux et culturels.
Un nouveau rapport est sorti récemment, de l’œuvre de la banque d’affaire New-Yorkaise Goldman Sachs. A partir de l’étude des résultats de toutes les équipes participantes depuis 1960, soit 14 000 observations, la célèbre institution en est venue à mettre le Brésil, encore une fois, grand vainqueur. Pour élaborer cette projection, les économistes de Goldman Sachs ont estimé des coefficients de résultats en fonction du nombre de but inscrit par match, pondérés par l’effet-domicile ou extérieur et par le niveau de l’adversaire. Afin d’évaluer la pondération du niveau, ils ont construit le « Elo Rancking » : un classement officieux des Nations en fonction de leur performance passée et du niveau objectif de l’adversaire.
L’avantage de ce classement, contrairement à celui élaboré par la FIFA qui ne prend en compte que les résultats des 4 dernières années, c’est que la place dépend des performances depuis 1960, date des premières données. Ainsi, il y a une bien meilleure efficience à juger le niveau, par exemple, de l’équipe de France, 20ème d’après la FIFA mais 12ème au classement ELO. Ensuite, Goldman Sachs intègre un avantage relatif à jouer à domicile, pour le Brésil, et à jouer sur le continent Sud-Américain, pour les nations de la CONCACAF, puisque chaque fois qu’une équipe sud-Américaine a été championne du monde, c’était sur ce continent.
A partir de toutes ces considérations, la banque modélise un simulateur de performances, basé sur la méthode de Monte-Carlo, méthodologie statistique couramment utilisée dans le calcul probabiliste des jeux de hasard. Elle obtient les probabilités pour chaque équipe de remporter le titre.
Le Brésil demeure grand favori, avec 48% de chance de gagner une sixième coupe du monde, puis vient l’Argentine, avec 14.1% de chance et l’Allemagne complète le podium avec une probabilité égale à 11.4%. La France n’est que 10ème avec seulement 0.8% de chance de l’emporter.
Nation | Huitieme de finale | Quart de finale | Demi-finale | Finale | Champion |
---|---|---|---|---|---|
Bresil | 99.0 | 78.8 | 71.7 | 60.3 | 48.5 |
Argentine | 92.4 | 74.8 | 55.9 | 34.3 | 14.1 |
Allemagne | 85.0 | 70.5 | 51.6 | 20.8 | 11.4 |
Espagne | 84.8 | 47.0 | 35.0 | 21.8 | 9.8 |
Pays-Bas | 74.6 | 40.5 | 28.1 | 15.9 | 5.6 |
Italie | 69.0 | 44.1 | 12.1 | 5.6 | 1.5 |
Angleterre | 54.3 | 34.9 | 11.8 | 5.2 | 1.4 |
Uruguay | 57.5 | 34.8 | 10.1 | 4.1 | 1.1 |
Portugal | 54.1 | 30.9 | 11.7 | 4.2 | 0.9 |
France | 60.3 | 31.0 | 13.2 | 3.0 | 0.8 |
Goldman Sachs va plus loin puisqu’il projette les oppositions et détermine des résultats précis. Ainsi, à ses yeux, la France finit première de son groupe, affronte l’Iran en huitième de finale, se qualifie en quarts aux tirs aux buts et perd contre l’Allemagne 2 à 1.
Quant au Brésil, c’est un parcours sans faute, puisque finissant premier de sa poule, la Seleção affronte les Pays-Bas et les bat 3 buts à 1, puis l’Uruguay avec le même traitement. Ensuite une demi contre l’Allemagne, se finissant 2 à 1 et enfin la grande finale sud-Américaine contre l’Argentine de Messi. Le Brésil obtiendrait alors une sixième étoile, après une victoire 3 buts à 1 contre L’Albiceleste.
Maintenant, attendons le 12 juin prochain pour voir qui avait raison, car seul le terrain et la « Glorieuse Incertitude » du football interviendront.
Pour rappel, il s’agit de la cinquième édition du guide de la Coupe du monde de Goldman Sachs, qui avait commencé à s’intéresser à la compétition en 1998 et dont le modèle semble tout de même avoir du mal à prédire autre chose qu’une victoire brésilienne. Pour le Mondial en Afrique du Sud en 2010, la banque n’avait pas réussi à prédire le succès de l’Espagne, qu’elle avait placée comme seconde équipe favorite derrière le Brésil. En 2006, le Brésil était aussi le favori de Goldman Sachs, qui promettait une demi-finale à la France.