Dans un climat tendu, la police brésilienne a dispersé samedi 22 février au soir une nouvelle manifestation organisée à Sao Paulo.
Alors que les manifestations mobilisent de moins en moins de monde, ces dernières deviennent parfois de plus en violentes. Hier soir, la police brésilienne a dispersé une manifestation d’environ un millier de personnes contre la Coupe du monde de football à Sao Paulo. « Police terroriste ! » ont crié les manifestants quand la police est subitement intervenue avec des tirs de bombes lacrymogènes et assourdissantes. Un porte-parole de la manifestant a notamment déclaré :
Il n’y a même pas une vitre cassée, mais la police a commencé à attaquer tout le monde.
De son côté, la police a indiqué qu’une agence bancaire avait été détruite et que trois manifestants avaient été interpellés. Dans la soirée, les incidents se sont poursuivis près du théâtre municipal de Sao Paulo, où des manifestants ont brûlé des poubelles et où la police poursuivait ses tirs nourris de gaz. Au moins 1 000 personnes avaient auparavant défilé sans incident dans le centre de Sao Paulo aux cris de « La Coupe n’aura pas lieu ». De nombreux militants anarchistes radicaux des Black Blocs, vêtus de noir, le visage recouvert, se trouvaient à la tête du cortège, surveillé de très près par un impressionnant dispositif policier.
Les revendications sont celles qui animent les tensions depuis près d’un an, autour du manque d’investissements dans la santé, l’éducation ou les transports alors que les dépenses pour l’organisation du mondial sont considérées comme colossales par les brésiliens. Ces débats suscitent une controverse politique, certains élus craignant que la future loi antiterroriste ne puisse englober les débordements commis lors des manifestations, au risque de criminaliser de légitimes mouvements sociaux.
Pour assurer la sécurité du mondial, le Brésil a annoncé cette semaine préparer le déploiement de 150 000 membres des forces de l’ordre. Soit 50 000 de plus que ce qui avait été annoncé le 6 février. Le moyen pour Dilma Rousseff de montrer que le Brésil est prêt pour assurer la sécurité des supporters qui seront présents à la coupe du monde 2014.