Fin décembre 2013, nous le sentions venir, c’est désormais officiel depuis ce matin : il n’y aura aucun arbitre français au Mondial-2014, ce qui n’était plus arrivé depuis 40 ans.
Lorsque nous avions écrit notre article le 29 décembre 2013 sur la possibilité qu’il n’y ait aucun français au Mondial-2014, nous ne pensions pas que ceci puisse véritablement arriver. C’est pourtant officiel depuis ce matin avec le communiqué de la FIFA. Pourtant, Stéphane Lannoy (44 ans, 2 matches en coupe du monde) était présélectionné dans une liste de 52 arbitre en septembre 2011. Mais au bout du compte, il n’a pas été retenu par l’instance dirigeante du football, lui qui était présent au Mondial 2010 et à l’Euro 2012. Il avait été blessé durant la saison dernière, ce qui a peut-être un peu joué sur le choix final.
Ceci n’en reste pas moins une nouvelle crise que va devoir surmonter l’arbitrage français qui n’avait plus connu une telle disgrâce depuis 40 ans et la Coupe du Monde en Allemagne en 1974. Cette décision intervient alors que la FFF a lancé une réforme profonde de l’arbitrage en juin dernier. Après s’être notamment séparée du responsable de la direction technique de l’arbitrage, Marc Batta en poste depuis 2004 qui cristallisait depuis plusieurs années l’essentiel des rancoeurs contre l’arbitrage hexagonal. Trop tardivement si l’on en croit la décision de la FIFA.
L’instance dirigeante n’a certes pas vu très large puisqu’il n’y a que 25 trios d’arbitres retenus pour le Brésil, contre 29 il y a quatre ans pour la Coupe du Monde en Afrique du Sud. Parmi les 25 trios d’arbitres et 8 duos de soutien retenus, la FIFA a choisi en Europe 9 trios (Allemagne, Turquie, Suède, Pays-Bas, Serbie, Portugal, Italie, Espagne, Angleterre) et un duo de soutien (Norvège). Au total, ce sont donc 43 pays différents qui sont représentés dans cette liste. D’ici à la Coupe du monde, le groupe d’arbitres sélectionnés par la FIFA suivra trois séminaires, en février, en mars-avril et enfin dix jours avant le coup d’envoi.
Mais de nombreuses voix sélèvent et les critiques fusent sur cette liste finale, dont beaucoup voient ici un choix basé sur des critères géographiques plutôt que qualitatif. C’est notamment le cas de nos voisins belges, qui ont eux aussi n’auront pas de représentants arbitres au Mondial-2014 et ce depuis plusieurs éditions. Le site d’information DH.be s’indigne a juste titre en dénonçant un éclectisme de la FIFA au détriment de la qualité.
Quand à la FIFA, elle se défend en expliquant que :
La sélection des officiels pour le Brésil s’est faite essentiellement sur la base de leur personnalité et de la qualité de leur compréhension du football en termes de lecture du jeu et de reconnaissance des approches tactiques des équipes dans chaque match.
Noel le Graet, président de la FFF
Suite à cette décision lourde de conséquence pour l’arbitrage français, le Président de la FFF Noël Le Graët s’est empressé de s’exprimer :
Nous avons pris connaissance ce matin de la décision de la FIFA de ne pas retenir d’arbitres français pour le Mondial au Brésil. Nous sommes évidemment très déçus. Pour Stéphane Lannoy, auteur pourtant d’excellentes prestations sur la scène internationale, et pour l’arbitrage français, dont la progression venait d’être saluée avec la nomination d’un dixième arbitre international. Cette décision nous démontre que notre arbitrage, actuellement en pleine réforme, doit encore accomplir du travail pour faire partie du plus haut niveau international. C’est notre objectif. Et nous allons redoubler d’efforts pour y parvenir.
Verra-t-on ainsi un arbitre français au Mondial-2018 en Russie ? La FFF a désormais 4 ans et un Euro pour préparer les arbitres français à revenir sur le devant de la scène internationale.